À l’occasion d’une exposition organisée au Parlement européen sur la situation et le parcours des femmes migrantes en Europe, la CNCDH a pu partager ses constats et recommandations sur la situation des femmes migrantes en France.
Du 9 au 12 avril, le réseau WEMov a organisé au Parlement européen, une exposition inédite « Women on the Move » afin de clôturer près de quatre ans de recherche et de collecte de données sur la migration des femmes à travers l’Europe. Le vernissage de l’exposition a été suivi d’une table ronde à laquelle Ophélie Marrel, conseillère juridique à la CNCDH a participé. Cet événement a permis de réunir des chercheurs, des décideurs politiques, des représentants de la société civile pour discuter des raisons et des spécificités de la migration des femmes. La CNCDH est partenaire du réseau WEMov depuis deux ans.
Exposition Women on the Move
L’exposition Women on the Move met en lumière les parcours migratoires et le vécu des femmes migrantes en Europe au fil des siècles à travers des histoires, des lettres, des photographies et des témoignages et permet de remettre en question le regard souvent biaisé porté sur ces filles et ces femmes. L’exposition, et les années de recherche, ont permis de montrer que bien loin d’être seulement « celles qui accompagnent les hommes », les filles et les femmes ont construit leur propre parcours. Ces témoignages montrent à la fois les ressources qu’elles ont pu et su s’approprier et développer, et les obstacles auxquels elles sont souvent confrontées dans le processus migratoire. En tant que tel, cette exposition montre la migration comme un processus profondément genré.
Table ronde sur les raisons et des spécificités de la migration des femmes à travers l’Europe.
Ophélie Marrel, conseillère juridique à la CNCDH, est intervenue lors de la table ronde axée autour de trois thématiques : les centres d’accueil, les données migratoires liées au genre et l’intégration des femmes dans le marché du travail. Cette table ronde a permis de mettre en évidence l’importance de parler du parcours des femmes migrantes afin de faire changer les stéréotypes sur les femmes et sur la migration en général et de mettre en lumière l’invisibilité des femmes migrantes dans le débat public alors qu’elles représentent une grande partie des migrants.
La CNCDH mène depuis de nombreuses années des travaux sur les politiques d’asile et d’immigration en France et a réalisé plusieurs visites de terrain dans les camps de migrants dans le Calaisis et à la frontière franco-italienne.
Ophélie Marrel a ainsi présenté les recommandations de la CNCDH sur les femmes migrantes formulées notamment dans les avis de 2015 et 2021 sur la situation des personnes exilées à Calais et Grande-Synthe. Elle a aussi réaffirmé l’importance de changer le discours sur les femmes migrantes afin de mieux lutter contre les discriminations multiples auxquelles elles peuvent être confrontées.
À Calais « Les femmes migrantes souffrent d’une double discrimination, en tant que femmes et étrangères, et sont dans une position d’extrême vulnérabilité compte tenu des politiques de destruction des camps et de l’insuffisance de l’infrastructure humanitaire et s’ajoute à cela le fait qu’elles font partie des premières menacés de traite des êtres humains ».