La CNCDH souhaite expliquer l’importance de l’approche intersectionnelle pour lutter contre les discriminations dont sont victimes les femmes, et garantir le respect de tous les droits de toutes les femmes.

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Mis à jour le 19 avril 2021

À quelques jours de la Journée internationale des droits des femmes, et en cet anniversaire des 25 ans du Programme d’action et de la Déclaration de Pékin, la CNCDH souhaite expliquer l’importance de l’approche intersectionnelle pour lutter contre les discriminations dont sont victimes les femmes, et garantir le respect de tous les droits de toutes les femmes.

La notion d’intersectionnalité vise à rendre compte de discriminations pluridimensionnelles, qui non seulement s’agrègent, mais s’amplifient mutuellement. Il y a 25 ans, la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Pékin marquait un tournant dans la reconnaissance de l’intersectionnalité comme composante essentielle de la lutte pour l’effectivité des droits des femmes. Les États signataires, dont la France, reconnaissaient que les obstacles auxquels font face les femmes tiennent à des facteurs aussi variés que « la race, âge, langue, origine ethnique, culture, religion, incapacités [...] ». Cette reconnaissance s’est inscrite dans la lignée de la Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes qui, dès 1979, a joué un rôle précurseur dans l’émergence de cette problématique.



Parallèlement, dans les années 1980, l’approche fondée sur les droits de l’homme voyait le jour, renversant la logique qui sous-tendait jusqu’alors l’aide au développement : les destinataires des programmes d’aide au développement ne sont pas des personnes avec des besoins, qui doivent être aidées, mais bien des personnes titulaires de droits, qui doivent être respectés et des acteurs à part entière de la société. L’approche fondée sur les droits de l’homme vise à concrétiser tous les droits de l’homme pour toutes et tous, et à gommer les inégalités et les discriminations. Cette approche s’est aujourd’hui disséminée au-delà de ce cadre originel et est, depuis le début des années 20002, promue par les Nations Unies qui encouragent son application à l’ensemble des politiques publiques. Les politiques publiques élaborées suivant cette approche s’appuient sur le vécu des bénéficiaires de ces droits.

Pour la CNCDH, en prenant notamment pour référence le ressenti des personnes sur leur vécu, l’un des objectifs de l’approche fondée sur les droits de l’homme est justement l’identification de situations de discriminations, y compris intersectionnelles3. En tant qu’institution nationale de promotion et de protection des droits de l’homme, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) recommande ainsi aux pouvoirs publics d’en faire un usage général et systématique pour lutter contre les discriminations et assurer l’effectivité des droits de chacun.



Cependant, si l’approche fondée sur les droits de l’Homme et l’intersectionnalité ont pris une certaine place dans la stratégie de lutte contre les discriminations au niveau international ces 25 dernières années, notamment sous l’impulsion des Nations unies, elles demeurent peu mobilisées en France dans le processus d’élaboration et d’analyse des politiques publiques.



Que recouvre exactement la notion « d’intersectionnalité » ? Quelles réticences freinent, en France, la généralisation de son usage ? Comment peut-elle permettre aux politiques publiques de réellement tenir compte des discriminations multidimensionnelles dont sont victimes les femmes et les filles et de lutter efficacement contre celles-ci ? À la veille du Forum Génération Egalité, cinquième conférence mondiale organisée par ONU Femmes, co-présidée par le Mexique et la France, qui accueillera le Forum en juillet 2020 à Paris, la nécessité de mettre en oeuvre tant l’approche fondée sur les droits de l’homme que le concept d’intersectionnalité s’impose plus que jamais pour rendre enfin effectifs tous les droits humains pour toutes les femmes.

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