Le 22 mars 2018 se tenait la 4ème Conférence nationale humanitaire, à laquelle la CNCDH était invitée. Organisée tous les deux ans depuis 2012, cette rencontre réunit les acteurs de la société civile et des organes institutionnels spécialisés dans l’action humanitaire.

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Mis à jour le 8 mai 2021

Les crises humanitaires contemporaines (conflits armés, catastrophes naturelles, crise migratoire, déplacés internes, épidémies, désastres environnementaux) se caractérisent par une complexité inédite.

Chaque année, à l’occasion de cette conférence, les acteurs de l’action humanitaire essaient ensemble d’identifier les défis actuels et de proposer des réponses. La CNH est également l’occasion pour ces acteurs de présenter leurs actions et d’attirer l’attention sur des terrains de conflits oubliés.

Cette année, quatre thèmes étaient à l’ordre du jour : le financement de l’aide humanitaire, le respect du droit international humanitaire (DIH), le lien entre aide humanitaire et développement, et le lien entre les acteurs locaux et internationaux.

Pour cette 4e édition, plus de 500 acteurs de l’aide humanitaire ont répondu à l’invitation du centre de crise et de soutien. Lors de l’ouverture de la conférence, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a présenté la nouvelle « stratégie humanitaire de la République Française 2018-2022 ». Il a insisté sur la volonté de la France de se positionner à l’avant-garde des transformations de l’action humanitaire, et il a rappelé que « le respect du droit international humanitaire n’est pas une option mais une obligation ».

En tant que Commission nationale de mise en œuvre du DIH, la CNCDH se félicite de la poursuite des efforts de la France pour diffuser le DIH auprès des forces armées françaises et étrangères. Le succès des actions humanitaires repose notamment sur l’engagement de la communauté internationale à respecter les règles du DIH, protégeant les civils et les travailleurs humanitaires dans les contextes de conflits armés.

La stratégie humanitaire 2018-2022 engage la France à devenir l’un des trois premiers bailleurs européens et l’un des cinq premiers bailleurs mondiaux pour l’action humanitaire, portant à 500 millions d’euros l’ensemble de ses contributions. Les organisations présentes ont salué cet effort, tout en faisant remarquer que la France pourrait aller plus loin dans l’aide publique au développement aux vues des besoins considérables.

Afin d’éviter que les situations de crises et d’urgences humanitaires ne s’enlisent, la nouvelle stratégie humanitaire de la France comporte un axe spécialement dédié au traitement durable des crises, avec un renforcement du lien entre humanitaire et développement, et le renforcement des capacités des acteurs locaux. Le renforcement de la localisation a d’ailleurs été vivement débattu lors des tables rondes. Une meilleure inclusion des organisations locales est ressortie comme une priorité absolue pour toutes les organisations présentes.

En tant que Commission nationale, la CNCDH reste particulièrement attentive aux problématiques liées à l’action humanitaire. Elle analyse les situations de crise humanitaire à l’aune de ses deux mandats de contrôle du respect par la France des droits de l’homme et du DIH. Dans ce cadre, elle échange régulièrement avec le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères afin de voir la manière dont s’applique le DIH dans un contexte précis. Dans les cas les plus urgents, la CNCDH peut être amenée à prendre une position publique sur une situation particulière. La CNCDH s’est récemment intéressée à la situation au Sahel, au Yémen, en Syrie, en Birmanie, au Bangladesh ou encore dans le bassin du lac Tchad.

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