Pour l'édition 2024 du Prix des droits de l’Homme de la République française, la CNCDH a souhaité récompenser des actions de « protection des droits humains des personnes civiles dans toute situation liée à un conflit armé ».

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Mis à jour le 21 décembre 2024

Photos de la cérémonie de remise du Prix des droits de l'Homme, 10 décembre 2024

Le Prix

Le Prix des droits de l’Homme de la République française « Liberté – Égalité – Fraternité » a été créé en 1988, sous l’impulsion de la CNCDH. L’objectif de ce prix est de reconnaître le rôle fondamental de la société civile dans la promotion et la protection des droits de l’Homme dans le monde entier. 

Le Prix est décerné chaque année à cinq lauréats, recevant chacun une dotation de 14.000 euros, et cinq mentions spéciales sont aussi distinguées. 

Le thème 2024

Le 12 août 2024 étaient célébrés les 75 ans des Conventions de Genève, socle fondamental du droit international humanitaire. La Convention IV pose l’obligation de protéger toutes les populations civiles qui ne sont pas ou plus parties au conflit. 

À cette occasion, en qualité d’Institution nationale des droits de l’homme, et dans le cadre de son mandat de Commission nationale de mise en œuvre du droit international humanitaire, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a décidé de récompenser, pour la 37e édition du Prix des droits de l’Homme de la République française, des actions de « protection des droits humains des personnes civiles dans toute situation liée à un conflit armé ».

Le palmarès

Lauréats

  • Mandela Center International - Cameroun

Cette ONG, située au Cameroun, est récompensée pour son projet qui vise à contribuer à la documentation des violations graves des droits de l’Homme et à faciliter l’accès à la justice pour les victimes dans les zones de conflit au Nord-Ouest et au Sud-Ouest du Cameroun mais aussi en République Centrafricaine.

  • La Société des droits de l’homme Ezgulik - Ouzbékistan

La société des droits de l’homme Ezgulik, fondée en 2002, est la seule organisation indépendante dédiée aux droits de l’Homme enregistrée dans la République d’Ouzbékistan. Le projet récompensé permettra de sensibiliser les populations civiles en Ouzbékistan sur l’enrôlement de force dans l’armée russe des travailleurs et prisonniers ouzbeks vivant en Russie.

  • L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH)

L’OCNH prévoit de créer, dans la périphérie de Port-au-Prince, un centre d’accueil pour l’hébergement temporaire des personnes déplacées internes (accompagnement psychosocial, soins médicaux, assistance financière pour aider à la relocalisation à long terme). Une attention particulière sera accordée aux victimes de violences sexuelles.

  • Ludirlena PÉREZ CARVAJAL – Colombie 

Ludirlena Pérez Carvajal est une militante colombienne des droits des femmes, survivante de violences sexuelles de la part des FARC. Dans le cadre de l’association qu’elle a co-fondée, Asociación de Mujeres Victimas del Conflicto Gestionando Paz, elle propose le projet « Mi vida mi gestion » qui vise à accompagner des survivantes de violences sexuelles commises dans le cadre du conflit armé, pour leur permettre notamment d’être des actrices à part entière du processus de justice et de paix.

  • « César » (pseudonyme) - Syrie

César était un photographe pour la police du régime syrien. Choqué par les atrocités qu’il voyait, César quitte l’armée et fuit la Syrie en 2013, emportant avec lui des milliers de clichés de cadavres de personnes torturées, qui constituent désormais le « dossier César ». Il a notamment témoigné devant le Congrès américain, la Chambre des communes du Royaume-Uni et le parlement européen pour que les atrocités commises par le régime syrien soient connues, documentées, et que les auteurs soient poursuivis.

Mentions spéciales 

  • Céline BARDET

Céline Bardet est une juriste française, enquêtrice criminelle internationale, spécialiste des questions de sécurité, des crimes de guerre, et de la justice post-conflit. Engagée pour la reconnaissance du viol comme arme de guerre, elle crée en 2014 l'ONG We Are NOT Weapons of War qui se consacre à la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits et zones de crises. 

  • Sah Terrence ANIMBOM - Cameroun

Sah Terrence Animbom est un journaliste camerounais engagé pour la promotion des droits humains. Il s’intéresse en particulier à la protection des enfants et aux violences de genre, dans le cadre la « crise anglophone » (conflit armé qui se déroule depuis 2017 dans les deux régions anglophones du Cameroun, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, opposant le gouvernement camerounais à divers groupes séparatistes). 

  • SOS Méditerranée

Créée en 2015, l’association SOS Méditerranée mène des actions de sauvetage en Méditerranée. Chaque année, elle porte secours et protection à des milliers de personnes, dont un grand nombre fuit des situations de conflit armé.

  • Armenia Peace Initiative - Arménie

Fondé en 2020, Armenia Peace Initiative est un fonds de dotation de droit français qui a pour objectif d’aider et de promouvoir toute action favorisant la paix au Caucase du Sud, en particulier en Arménie. Le projet récompensé vise à former aux premiers secours en conditions extrêmes, autrement dit le sauvetage au combat, les populations civiles et les personnels en charge de l'assistance médicale et des sauvetages dans la région du Tavush en Arménie, frontalière de l’Azerbaïdjan.

  • Avocats Sans Frontières France et SEMA Ukraine

L’association Avocats sans Frontières France et le réseau ukrainien SEMA proposent un projet visant à lutter contre l’impunité des auteurs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans le contexte de la guerre en Ukraine. 
Ce projet consiste en la mise en œuvre d’activités de renforcement des capacités des avocats ukrainiens et de coordination des actions de lutte contre l’impunité pour les crimes majeurs commis dans le cadre de la guerre en Ukraine.

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