Alors que débute une nouvelle étape pour la première édition de l'Initiative Jeunes lancée en mai 2024, la CNCDH réaffirme l'importance de faire participer pleinement les jeunes aux débats publics.

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Mis à jour le 24 février 2025

L’Initiative jeunes c’est quoi ?

« L’Initiative jeunes », c’est le premier dispositif lancé par la CNCDH pour permettre d’entendre et de faire entendre la voix des jeunes sur les droits humains.

Depuis mai 2024, une vingtaine de jeunes âgées de 16 à 24 ans se réunit plusieurs fois par mois pour échanger sur les droits de l’Homme et faire connaître leur point de vue. L’Initiative jeunes s’inscrit sur une période de 1 an (de mai 2024 à juillet 2025). 

De mai à décembre 2024, les jeunes ont travaillé sur une thématique imposée : le handicap. Les travaux ont été publiés en 2025 et sont consultables en ligne

Depuis janvier 2025, ils travaillent sur des sujets qu’ils ont eux-mêmes choisis ; ils présenteront leurs travaux début juillet aux membres de la CNCDH.

  • Lutte contre toutes les formes de racisme   
    Dans la continuité des travaux de la CNCDH en tant rapporteur national indépendant sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie, deux thèmes seront en particulier étudiés : l’impact du traitement médiatique des migrants sur les personnes concernées en milieu rural et  celui des biais raciaux dans la justice pénale.
  • Santé mentale des jeunes : droit à une information fiable via les réseaux sociaux et impact sur la santé mentale.
  • Entreprises et droits de l’Homme 
    Dans le cadre du mandat de rapporteur national indépendant sur le respect des droits de l’Homme par les entreprises, des jeunes ont décidé de faire mieux connaître ce sujet et sont en phase de réflexion quant à leur modalités d’action.
  • Education aux droits humains  : production de ressource permettant de faire connaître les droits humains au plus grand nombre.
  • Certains membres de l’Initiative jeunes suivent aussi des travaux inscrit à moyen terme à l’agenda de la CNCDH comme les travaux portant sur les droits des mineurs non accompagnés  ainsi que sur les droits des personnes handicapées.

L’Initiative jeunes, pour en apprendre plus sur les droits humains


Afin de renforcer leur expérience, des rencontres thématiques sur les droits humains sont aussi prévus à intervalles réguliers. Ainsi, l’Initiative jeunes rencontrera prochainement Célia Zolynski professeure des universités en droit privé et en sciences criminelle et rapporteure notamment de l'avis sur la protection de l’intimité des jeunes en ligne et Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l'environnement au titre de la Convention d'Aarhus. D’autres réunions thématiques seront prévus tout au long du dispositif.

Pourquoi faire participer les jeunes ?

« Les Etats parties reconnaissent les droits de l'enfant à la liberté d'association et à la liberté de réunion pacifique » 
Article 15 de la Convention relative aux droits de l’enfant

La Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE) prévoit la participation des jeunes en reconnaissant leur droit de s'exprimer, d'être pris en compte et de participer aux processus de décision et de mise en œuvre. En France, la voix des jeunes reste pourtant insuffisamment prise en compte. Considérés comme inexpérimentés, pas assez éduqués ou trop revendicatifs, les jeunes qui prennent la parole sont souvent discrédités par des formes banalisées d’infantisme. De plus, la CNCDH constate le manque d’espace dans lesquels ils peuvent se retrouver, échanger et s’organiser pour participer à la vie citoyenne et aux instances de décisions.

Les échanges à l'issue de la première étape de l'Initiative Jeunes en décembre 2024 et janvier 2025 entre les membres de la CNCDH et les jeunes ont permis de souligner l'importance de la participation des jeunes, son apport mais aussi le défi que peut représenter cette participation pour que les jeunes soient réellement écoutés. 

Favoriser la participation des jeunes c’est adopter une nouvelle perspective selon laquelle l’expérience humaine compte avant tout. C’est aussi bénéficier du point de vue de personnes ayant grandi avec des pratiques différentes. Le rapport aux réseaux sociaux en est emblématique. Cette participation permet également de bénéficier du regard de personnes ayant une éducation et des normes différentes comme c’est le cas sur les questions de genre ou encore sur le handicap. Plus largement, permettre la participation des jeunes, c’est interroger une approche où seuls l’âge et le niveau d’études permettraient de donner un avis sur des sujets qui concernent l’ensemble de la population. Faire participer les jeunes c’est donc construire un monde où l’on intègre des points de vue multiples et, garantir que, pour les sujets concernant expressément la jeunesse, le point de vue des personnes concernées soit pris en compte (comme le préconise l’approche par les droits).

Comment faire participer les jeunes ?

Il importe donc, peu importe les activités que l’on mène, de s’interroger sur ses pratiques et de se demander : comment faire participer les jeunes ?

Cette question suppose de de créer un cadre dans lequel les jeunes se sentent à l’aise et légitimes pour parler, ce qui sous-entend un travail préparatoire et un travail de suivi. Cela suppose aussi de les accueillir et de les entendre sur un pied d’égalité en instaurant une relation horizontale qui est encore loin d’être acquise. Enfin, il nécessaire d’engager une réflexion sur la manière dont ils peuvent participer (voir notamment l’échelle de la participation de Roger Hart fondée sur le modèle d’Arnstein. en s’assurant qu’il ne s’agit pas d’une participation de façade, mais plutôt d’une participation active et dont ils sont moteurs. 

Si plusieurs instances ont créé ou créent des espaces favorisant la place des jeunes, la participation des jeunes est loin d’être rentrée dans nos habitudes. A nous de faire progresser les pratiques pour faire changer les choses.

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